Objets rituels Tibétains



Le bouddhisme tibétain intègre divers objets rituels à ses pratiques. Parmi ceux-ci figurent la cloche, le dordjé (aussi appelé vajra ou foudre) et le mala (chapelet bouddhiste). Différents autres objets servent à ces rituels; mentionnons, entre autres, les sept bols à offrandes, le couperet, le crâne en forme de coupe, les statues, la torma (offrande faite de tsampa et de beurre), etc. Ces objets sont habituellement présents sur l'autel tibétain traditionnel. Des instruments de musique sont aussi utilisés pour accompagner les rituels: le petit tambour à deux côtés, les petites cymbales dragonnaires, la flûte tibétaine et la grande trompe, que tout le monde connaît pour l'avoir vue dans Tintin au Tibet.

Il existe de nombreux objets symboliques dans le bouddhisme tibétain. En voici quelques-uns décrits brièvement:

 

Varja et Gantha



" Vajra " signifie "foudre" ou aussi "diamant", il a une origine lointaine et mal définie. Il est l'arme favorite d'Indra dans le panthéon hindou. Il est aussi appelé dorje (pierre noble) en tibétain. C’est un symbole important surtout dans le courant vajrayana du bouddhisme, à qui il a donné son nom. Le vajra à deux pointes est le plus répandu, il représente l’upaya, moyen efficace qui détruit l’ignorance.


Ce vajra est souvent employé avec la cloche ghanta. Il symbolisent alors respectivement le masculin et le féminin, l’action efficace (ou la compassion) et la sagesse. Le Gantha ou clochette est un instrument de culte au manche souvent terminé par un vajra. elle symbolise le son, le verbe créateur, la connaissance et la sagesse qu'il faut atteindre

 

Le symbole formé de deux vajras croisés se nomme visvavajra (vajra de l’univers), en tibétain dorje gyatram ou « double vajra. » Son nom sanscrit est lié à un mythe cosmogonique qui prétend qu’il fut le premier objet de l’univers à prendre forme à partir du vent. Il est le symbole de l’action efficace par excellence, et l’attribut du bouddha transcendant Amogasiddhi, chef de la famille du karma (action). Le signe du vishvavajra est imprimé sur le socle des statues pour marquer leur achèvement.


Le préfixe vajra ou dorje peut être ajouté devant de nombreux termes, manifestant leur association avec le rituel tantrique ou leur aspect transcendant. De nombreuses déités portent un nom préfixé par 'Vajra et sont représentées avec un vajra en main : Les divinités d’aspect féroce tiennent quelquefois en main un vajra ouvert dont les branches ne sont pas repliées, ressemblant plus à une arme.

 


KHATA

 

Spécifiquement tibétaine, l’écharpe de félicité est symbole de courtoisie et de bénédiction. C’est une écharpe qui est d’abord un signe de civilité, à la fois geste d’offrande, d’accueil et d’échange courtois. Elle est de toutes les cérémonies, grandes ou petites, publiques ou familiales. Le plus souvent blanche, parfois orange ou jaune d’or lorsqu’elle est plus particulièrement liée à la religion, elle peut également être bleue dans les régions de Mongolie. Une formule sacrée et les huit symboles de bon augure sont tissés dans sa trame.


L’offrande d’une khata se fait de différentes façons selon que l’on a affaire à un grand lama ou à des personnes d’égal statut. Lorsque la khata est rendue à son propriétaire, il devra la garder car elle est signe de bénédiction. Si le propriétaire s’en voit offrir une à son tour, elle sera signe de protection et de vœux précieux. Enfin offrir un présent dans une khata aura d’autant plus de valeur qu’à l’élégance du geste s’ajoutera la complicité du partage
 

 

Les drapeaux de prière

 


 

Drapeaux de prières ou "chevaux du vent". assurent la continuité de la méditation. Ils emportent dans les airs les espoirs et les prières des pèlerins. Ils sont imprimés sur des pièces de tissu des cinq couleurs (bleu, blanc, rouge, jaune et vert), ce cheval mythique ailé porte sur le dos le joyau qui exauce tous les souhaits. Les étendre à l'extérieur sur les parcours de pèlerinage ou sur les toits des monastères, au vent, au soleil et à la pluie, permet la dispersion de tous les bienfaits apportés aux êtres par ces prières grâce à la contribution des éléments. Il ne faut jamais les enjamber, mais veillez à passer en dessous pour en recevoir la bénédiction


 

Moulin à prieres


Le moulin à prière est un tourniquet placé sur un support qu'on tient dans la main. Il contient des milliers de mantras, habituellement le "Om mani pémé houng". Le faire tourner permet d'obtenir tous les mérites qui auraient été obtenus en les récitant.

 

Les moines passent beaucoup de temps en prières. La durée, l'intensité et le nombre des prières donnent accès à des états de conscience auxquels le bouddhisme aspire. Toutefois, comme l'esprit humain n'est malheureusement pas toujours enclin à la concentration, et certainement pas pendant des périodes prolongées, et que le nombre des prières ne peut être augmenté à volonté, même en élocution accélérée, on a recours depuis des siècles, au Tibet, au moulin à prières.

 

Les pierres a Mani

 

Au Tibet, on voit souvent des monticules de pierres gravées. Ce sont des pierres mani, c’est-à-dire portant le mantra ’om mani padme hum’. En vue d’obtenir le bonheur, on érige des monticules de ces pierres au sommet ou au col des montagnes, à un carrefour, près du site d’un transbordeur, sur le bord d’un lac, près d’un temple ou dans un cimetière.

 

 
 

 Lorsqu’une personne passe près d’un monticule de pierres mani, elle va réciter des textes canoniques, faire le tour du monticule et y ajouter une pierre, dans l’espoir d'être protégée par les dieux et d’en obtenir le bonheur, de même que la grâce en cas de calamités. S’il n’y a pas de pierres à portée de la main, elle ajoutera un crâne d’animal, une corne ou de la laine, voire même de ses propres cheveux. De cette façon, les monticules de pierres mani s’élèvent de jour en jour.

 

Les yeux de Bouddha


Peint sur un mur ou au revers des pierres mani, le regard de Bouddha n’est ni triste, ni joyeux, ni sévère. Ce n’est pas le regard qui juge ou qui exprime. C’est le regard qui voit, qui sait tout. Il évoque la présence céleste et affirme son implication dans la vie quotidienne. En guise de nez, le chiffre « un » népalais qui ressemble à un point d’interrogation évoque le caractère unique du Bouddha.

 

 

Mala (chapelet)

 

Les différentes parties d'un mala Tibétain ont chacune une signification symbolique précise :

La plus grosse perle ou "bille de tête" (souvent en ivoire ou en os) représente la connaissance de la vacuité.

Le petit cône qui la surmonte est le symbole de la vacuité elle-même.

Le cordon sur lequel les grains sont enfilés doit, théoriquement, être composé d'une tresse de plusieurs fils: trois fils symbolisant les "trois Corps" d'un Bouddha (Corps Absolu, Corps de Gloire et Corps d'Emanation), cinq fils de couleurs symbolisant les "cinq sagesses" ou les "cinq familles" de Bouddhas, et enfin neuf fils symbolisant le Bouddha primordial Vajradhara et les huit grands Bodhisattvas. Dans la pratique on trouve souvent seulement un ou deux fils...

Le compteur terminé par un dordje, représente les moyens habiles et la compassion. Le compteur terminé par une cloche, représente la connaissance et la vacuité.

Le Mala est utilisé par beaucoup de méditants dans la pratique des enseignements du Bouddha, il permet de compter aussi bien les Mantra que les prosternations ou les cycles respiratoires en fonction de l'exercice en cours. Un Mala compte toujours 108 perles et dans certains cas des "accessoires" peuvent y être ajoutés. Il convient en tout les cas de ne jamais utiliser un Mala incomplet ou endommagé d'une façon ou d'une autre.

On tient toujours le mala de la main gauche, faisant glisser les perles sur l''index à l'aide du pouce. On l'égrène en tirant les perles vers soi, ce qui symbolise que l'on tire les êtres hors de la souffrance. Chaque tour se termine à la grosse perle et, sans la franchir, on retourne le mala pour repartir dans l'autre sens. Bien que le mala compte 108 perles, chaque tour est compté pour 100, les huits autres étant "offertes" pour les éventuelles erreurs commises lors de la récitation.

 

Bols d’offrande


Sur un autel tibetain une place est réservée aux offrandes aux Trois Joyaux, le Bouddha, le Dharma et la Communauté spirituelle. Les Trois Joyaux sont souvent représentés par une statue (ou une tanka peinte), par un texte écrit et par un stupa (ou un objet servant de reliquaire)

 

L’espace situé devant est occupé par des offrandes ordinaires, représentées par des bols d’eau et par une torma différente suivant la circonstance ou par d’autres offrandes de nourriture
 


 

Bols chantants

Les bols chantants sont a l’origine probablement aussi des bols d’offrande, traditionnellement il sont fait dans un alliage de 7 métaux. Ils s'utilisent en frottant le bâton autour du bol, ce qui produit un son qui perdure dans le temps.

 

On peut également le frapper avec le maillet, notamment pour indiquer le début et la fin d'une période de méditation. On en trouve partout et a tous les prix. L'idéal est de les tester car certains bols ont un son très peu agréable... Le prix varie généralement en fonction du poids du bol (et non du diamètre comme certains le disent).
 

 

Le tashi dargyè


Le tashi dargyè est un Thangka particulier en forme de banderolle (souvent verticale) de tissu représentant les 8 signes auspicieux.



 



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