Introduction à la musique tibétaine
La musique est partie intégrante de
la culture tibétaine, vecteur de traditions et d'identité culturelle.
Depuis les nomades qui, au coin du feu chantaient des folklores
traditionnels, aux moines bouddhistes récitant les mantras sacrés, la
musique a traversé les siècles et a survécu à l'exil du peuple
tibétain pour devenir porteur d'un message d'hérédité
Par devoir, les écoles de langue et de culture tibétaine, perpétuent
ces traditions musicales et intègrent dans leurs enseignements les
chants, danses et instruments traditionnels tibétains. Pour que les
générations d'exil n'oublient pas leurs racines culturelles
Musiciens au Ladakh
Dès les premiers mois de l'exil en 1959, le Dalai Lama a initié le
création du TIPA, Tibetan institute of Performing Arts (Institut des
Arts Tibétains), aujourd'hui de renommée internationale. Le TIPA a
pour vocation de former des artistes tibétains à la perpétuation des
danses, chants, instruments, mélodies et opéras traditionnels. Ces
artistes, parfois très jeunes, sont recrutés parmi les communautés en
exil et suivent une formation intense jusqu'à devenir membre de la
troupe. Le TIPA est fréquemment en tournée en Inde, au Népal et à
l'étranger, invité pour animer des événements à caractère tibétain de
portée internationale.
Les spectacles musicaux et notamment les opéras tibétains du TIPA
foisonnent de couleurs, de sons et de sens car ils sont toujours
inspirés de la mythologie tibétaine et de l'histoire du Tibet et de
son peuple. Les représentations de certains spectacles peuvent durer
plusieurs jours. Des tableaux de danses costumées et masquées
succèdent aux dialogues chantés pour reconstituer l'histoire de tout
un peuple, concentrant ses croyances, ses démons mais aussi ses
espoirs.
Pour un peuple en exil, la musique, plus que jamais est libératrice.
Ainsi, à Lhassa, au Tibet, de jeunes artistes tibétains que les
autorités chinoises pensent avoir sinisés et débarrassés de leur idéal
nationaliste. chantent en tibétain ou en chinois des chansons aux
paroles mystérieuses et symboliques qui évoquent pour les Tibétains la
liberté perdue de leur pays. La musique ici encore, est une forme de
résistance active à l'oppression idéologique chinoise.
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De tradition orale, la musique peut être préservée et largement
diffusée de nos jours par la transcription écrite des notes. Les
Tibétains ont adopté la technique anglaise d'associer chaque note à un
chiffre. Les partitions sont donc des successions de chiffres
soulignés d'un ou deux traits pour signifier l'octave joué. D'autres
signes indiquent la ponctuation et les accentuations. |
Chaque école a son hymne, interprété par les élèves lors des grandes
cérémonies comme la remise des prix en fin d'année scolaire. Il existe
de nombreuses partitions de chants traditionnels qui sont peu à peu
transcrites en notation écrite. Voici le premier couplet de la "
Chanson de Bonne Chance "
Sur les chemins de l'exil, la musique traditionnelle a croisé d'autres
inspirations plus modernes et occidentales. Certains artistes
continuent de reproduire fidèlement les chants populaires et sacrés,
tels Tenzin Gönpo ou Lhoten. D'autres choisissent de fusionner ces
mélodies ancestrales avec des rythmes ou des sonorités nouvelles, à
l'image de la chanteuse Yungchen Lhamo, réfugiée au Royaume-Uni. Ses
disques sont disponibles à la Fnac au rayon " musiques du Tibet ", aux
côtés d'autres artistes qui aspirent à vivre de leur art tout en
préservant l'héritage culturel de leurs racines.
Mchod Rol, la "musique d'offrande"

Produire une "musique d'offrande" - Mchod Rol - aussi plaisante que
possible, tel est le but assigné aux moines musiciens qui
appartiennent aux différentes traditions religieuses du monde tibétain.
Pour y parvenir, ils associent à la voix chantée le tintement des
clochette, les cliquetis des petits tambours à boules fouettantes, le
son tonitruant des grands tambours, le scintillement des cymbales
auxquels se superposent, selon les circonstances, la plainte des
conques ou des trompes courtes, le "barissement" des longues trompes,
l'éclat des hautbois.
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