L'art du Thangka

 


Les premières thangkas datent de plus de 2000 ans, le mot "thangka" peut se traduire par : peinture à plat sur un pilier. Traditionnellement les thangkas étaient employées par des Lama Mani, pèlerins et conteurs, ou par des moines, qui parcouraient le pays pour implanter la culture, l'histoire et la religion, elles illustraient ce qu'il fallait comprendre des enseignements. Ces peintures portables, qu'on roulait, ont été utilisées par des Lamas mani jusqu'à l'invasion chinoise en 1959.

Pour les tibétains, la thangka est principalement le support du Dharma. Dans les maisons, elle est associée à l'autel et la famille, car les tibétains croient qu'elle agit comme un moyen pour évoquer l'essence de la déité particulière qui est invoquée dans la méditation. Dans les monastères, elle est le support des prières et des méditations, et lors des cérémonies d'immenses thangkas sont déroulées pour les fêtes annuelles,

les thangkas sont réalisées sous le contrôle d'un maître artiste qui enseigne cet art très difficile, et selon les instructions précises conservées dans les livres religieux. Tout y est parfaitement codifié et prévu depuis les pigments utilisés jusqu'aux proportions des symboles, et à la consécration finale de la thangka. Elle doit donc être dessinée avec exactitude et ointe soigneusement et finement par l'artiste pour l'embellir


Bouddha Shakiamuni
 

Réalisation

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Il faut entre 100 et 400 heures pour peindre une thangka selon la taille et les détails. Quand le travail est complètement fini pour le peintre, le tailleur coud les brocards qui forment le cadre et permettent de rouler la thangka quand elle n'est pas exposée. Se déroule alors une cérémonie de consécration que l'on nomme "Rab-né". Elle permet de transmuter l'œuvre d'art en véritable réceptacle des forces psychiques symbolisées par la déité figurée. Des "Mantras" (prière rituelles" sont inscrits au dos de la thangka ; "Om", "Ah", et "Hum" syllabes sacrées que l'on situe respectivement au niveau du front, de la gorge et du cœur de la figure centrale. La "présence" de Bouddha est ainsi assurée, et la thangka est prête à être honorée et à servir de support de travail et d'entrainement en vue de l'amélioration de l'esprit.


Tara Verte


Les thangkas sont peintes sur du fin tissu de coton, spécialement traité et apprêté ; le tissu est enduit de chaux diluée et de gomme végétale, puis poncé, quelques une sont peintes sur de la soie, d'autres, immenses, sont appliquées et brodées. La peinture traditionnelle utilise des coloris à base de minéraux et de végétaux. Les couleurs minérales permettent aux thangkas du passé de conserver leurs merveilleuses couleurs fraîches et intactes. L'artiste effectue un tracé avec une feuille de papier végétal et l'utilise comme un carbone ou un calque, pour transférer le dessin sur le tissu. L'encre en poudre se dépose sur le support qui le reçoit à travers les innombrables petits trous marquant les lignes des contours, puis l'artiste compose ses couleurs en mélangeant l'eau et la gomme aux poudres traditionnelles végétales et minérales, et la poudre d'or.


Guru Rinpoche


La symbolique dans les thangkas

Les thangkas représentent des "Mandala", des déités, des scènes religieuses, des sujets semi religieux avec des thèmes historiques ou des récits épiques, des symboles de chance, les 8 signes auspicieux et d'autres sujets comme : les 7 objets précieux du Roi, les 4 frères en harmonie, les 6 symboles de longue vie.