Le Tibet meurt de nos silences !
Autrefois, le Tibet était une nation distincte et
libre avec son propre gouvernement, sa religion, sa langue, ses lois
et ses coutumes. Au cours des siècles, plusieurs pays ont voulu
contrôler le Tibet dont la Chine, la Grande Bretagne, la Mongolie,
sans succès.
L’histoire du Tibet, très complexe, n’est connue que de rares
spécialistes. Il est donc facile de falsifier l’histoire du Tibet et
de ses relations avec la Chine. Cette falsification est
malheureusement admise par plus d’un milliard de chinois du fait de la
propagande chinoise soutenue, de la constante réécriture de
l’histoire, sous le régime communiste chinois. S’opposer à cette
réécriture n’est, d’ailleurs pas sans danger (car de Tohti Tunyaz
emprisonné, pour 11 ans, pour ses travaux de recherche sur l'histoire
ouïghoure ….).
Le problème est que les dirigeants chinois ont fini par croire
eux-mêmes à cette réécriture ou falsification et tentent donc de nous
l’imposer. Il existe pourtant de nombreux ouvrages érudits qui
rétablissent la vérité sur l’histoire du Tibet (voir bibliographie
ci-dessous).
Quelques repères historiques :
Histoire ancienne
L’histoire de l’Etat tibétain commencé en 127 avant JC avec
l’établissement de la dynastie Yarlung.
Haut Moyen âge, âge féodal (~ 641 - 1720) :
L’empereur Song-Tsen Gampo Le Tibet fut unifié au cours du VIIème
siècle sous le règne de Song-tsen Gampo et de ses successeurs
Statue de l'empereur
Song-Tsen Gampo
Song-Tsen Gampo (ayant épousé une princesse Tang Wen-Cheng en 641 et
une princesse népalaise Tsu-Tsuang (Bhrikuti), en plus de ses trois
femmes tibétaines fut le Ier grand Roi de la dynastie Bouddhique et
fondateur de l’Empire Tibétain. C’est vers 799 que le Bouddhisme
devient la religion officielle du Tibet
Depuis l’empire tibétain du grand roi tibétain bouddhiste Songten
Gampo (7e siècle), jusqu’à l’invasion mongole au 13e siècle, on
observe une indépendance totale par rapport à la Chine. Contrairement
a ce qu’affirment les chinois, le Tibet fut une des plus grandes
puissances d’Asie pendant cette période et il n’y a eu aucune relation
de vassalité envers les empereurs Tangs. Sur un pilier érigé en 822
devant le temple du Jokhang à Lhassa, il est écrit « Le Tibet et la
Chine se maintiendront dans leur limite d’aujourd’hui. Tout ce qui est
à l’est appartient à la grande Chine, tout ce qui est à l’ouest est
incontestablement le pays du grand Tibet. Dorénavant, il n’y aura ni
guerre, ni saisie de territoire d’un côté, ni de l’autre … ».
Sous la dépendance de l’empire Mongol
Après l’invasion mongole du Tibet de Godan Khan en 1240, les mongols
semblent dominer, mais vers 1250,
Dans les fait la relation entre le Tibet en l’empire mogol est plus
subtile, en 1254, l’empereur mongol Kubilaï Khan confère à son maître
spirituel, le Lama Phagpa, l’autorité spirituelle et temporelle sur le
Tibet (contrairement aux affirmations des communistes chinois).,
Les deux chefs comme les deux pays sont alors unis par une relation de
maître à disciple, relation qui liera les lamas tibétains aux
empereurs mongols, puis mandchous jusqu’en 1911. Pendant la période
mongole, le Tibet resta indépendant, et la faible armée mongole sur
place (une centaine de soldats) aura plutôt un rôle symbolique.
Le Prince mongol Altan Khan attribue en 1578 le titre de Dalaï Lama
(océan de sagesse) à Seunam Gyamtso 3e (le premier à avoir reçu le
titre).
Au XVIIe siècle, le V° Dalaï-lama (1617-1682) étend le territoire du
Tibet, fait reconquérir par les armées mongoles Dzoungars, alliées du
Tibet, des territoires conquis auparavant par la Chine. C’est aussi
sous son son règne que débute en 1645 la construction du Potala à
Lhassa.
Le palais du Potala a Lasha
Sous la dépendance chinoise (1720 – 1750) :
Suite à des dissensions entre tribus mongoles, l’empereur mandchou
Kangxi en profite pour envahir le Tibet en 1720, pour imposer une
garnison chinoise d’une centaine de soldats, à Lhassa et l’amban,
représentant de l’empereur auprès du gouvernement tibétain. Profitant
de la faiblesse du Tibet, il fait rattacher, en 1724, les provinces
tibétaines (et occupées majoritairement par des tibétains) du Kham à
celle chinoise du Sichuan et intégrer l’Amdo à celle du Qinghhai. Etat
de fait qui dure jusqu’à maintenant.
Malgré tous la relation de maître à disciple entre les lamas tibétains
et l’empereur mandchou perdure.
Nouvelle indépendance, de fait (1750-1792) :
Mais en 1750, la population tibétaine se déchaîne, tuant l’amban
(consul de l’empereur chinois) et exterminant la garnison chinoise. En
1751, le Dalaï-lama assure tous les pouvoirs au Tibet, imposant un
conseil de ministres nommés par lui, système resté en vigueur pendant
200 ans. Pouvoir en fait assez absolu.
La monnaie tibétaine, le Sang, est fabriquée par les népalais depuis
plusieurs siècles, les tibétains leur fournissant l’argent. Suite à
une querelle sur la pureté de l’argent contenu dans le Sang et la
pureté du sel livré par les tibétains, les Gurkhas népalais
envahissent le Tibet, en 1788 et 1792.
monnaie en or de 20 srang
datée 15-52 (1918) |
monnaie en argent de 10 srang
datée 16-24 (1950) |
De nouveau sous dépendance chinoise (1792-1914) :
L’empereur de Chine profite, de cette invasion népalaise, pour «
libérer » le Tibet et battre les népalais Gurkhas. A partir de cette
époque, le gouvernement tibétain n’est plus qu’un gouvernement
fantoche. Le Tibet se ferme alors aux étrangers, laissant les chinois
parler en leur nom.
Durant cette période, il eut plusieurs révoltes tibétaines, contre la
Chine en particulier au Kham, révoltes réprimées avec férocité.
Les pères Hue et Gabet, 2 religieux français atteignent Lhassa en
1846. Le monde occidental commence à découvrir le « Toit du Monde »
1876 Naissance de Thubten Gyamtso, le XIIIe Dalaï Lama.
L’armée britannique envahie le Tibet en 1903 et provoque la fuite du
XIIIe Dalaï Lama qui cherchera l’asile politique en Mongolie.
En 1910 les troupes chinoises envahissent Lhassa et le XIII" Dalaï
Lama Thubten Gyamtso est contraint de fuir vers les Indes et se place
alors sous la protection des Britanniques
De nouveau indépendant (1914-1950) :
Le XIII" Dalaï Lama Thubten Gyamtso retourne à Lhassa en 1913. Les
tibétains se révoltent et infligent une lourde défaite aux chinois au
Kham en 1914 la victoire sera suivie de l’expulsion de tous les
Chinois
S.S. le XIII" Dalaï Lama Thubten
Gyamtso
Le XIII" Dalaï Lama proclame l’indépendance du Tibet en 1914 puis
apporte de grandes réformes a (armée, aux finances et al
’administration du Tibet.
Un traité de paix tripartite, Tibet, Angleterre, Chine, est mis sur
pied, reconnaissant l’indépendance du Tibet, un état avec sa propre
monnaie et son système éducatif, lors d’une conférence arbitrée par
les anglais entre la Chine et le Tibet à Simla en Inde. Il semble que
l’on n’ai pas gardé trace de ce traité. Et de ce fait, le gouvernement
tibétain en exil et la Chine se s’accordent toujours pas, encore
actuellement, sur la reconnaissance ou on de l’indépendance du Tibet
par la Chine (Chine Nationaliste à l’époque).
Le XIII" Dalaï Lama Thubten Gyamtso décède en 1933. Son successeur,
Tenzin Gyamtso naît en 1935 et sera reconnu XIV" Dalaï-lama a l’age de
trois ans en 1938
En 1939, les relations se réchauffent entre la Chine et le Tibet, les
membres du Congrès tibétains écrivant l'Article sur le Tibet dans la
Constitution de la Chine Nationaliste. Cette constitution admettant un
statut d’autonomie au Tibet.
Jusqu’à 1950 le Tibet réussit à éviter toute ingérence étrangère indue
et se conduisit sous tous les aspects comme un Etat tout à fait
indépendant. Le Tibet maintint des relations diplomatiques avec le
Népal, le Bhoutan, la Grande-Bretagne et, plus tard, avec l’Inde
indépendante. Les relations avec la Chine demeurèrent tendues.
1950 : Invasion du Tibet par l’armée Chinoise et
annexion du Tibet par la R.P.C.
1949 l’année de création de la République Populaire de Chine (R.P.C.),
La Chine nationaliste, refusant la ligne de partage « Mac Mahon »
entre la Chine et le Tibet proposée par les anglais refusera toujours
de reconnaître le traité de 1914. Les Chinois entreprirent une guerre
de frontière contre le Tibet, tout en l’invitant à se "joindre" à la
République chinoise et en soutenant devant le reste du monde que le
Tibet était déjà l’une des "provinces" de la Chine.
La Chine annonce la " Libération du Tibet " en 1950, c'est à dire
l'occupation du Tibet par les forces chinoises qui déclarent vouloir "
libérer le peuple tibétain de ses anciennes traditions "
Les troupes de l'armée populaire de Chine, présentes dans le pays
depuis un an, entrent dans Lhassa en 1951. Un accord de libération
pacifique du Tibet en 17 points est signé sous la contrainte, et le
sceau du Dalaï Lama est falsifié. Cet accord fait croire aux tibétains
que le système déjà existant au Tibet ne sera pas remis en question
mais stipule en fait l'intégration du Tibet à la Chine.
En 1959, Le peuple tibétain se révolte, en représailles Lhassa est
mise à feu et à sang et le XIV" Dalaï-lama, Tenzin Gyamtso, s’exile en
Inde
Le Tibet est réduit de la moitié de sa superficie. La totalité de l'Amdo
et une partie du Kham sont intégrées dans les provinces chinoises
voisines du Qinghai, Gansu et Yunnan. La partie restante avec l'U-Tsang
et la petite partie du Kham sont dénommées en septembre 65 par la
Chine : " Région autonome du Tibet ", et considérées comme le " Tibet
" aujourd'hui par la Chine.
Arrestation arbitraire du I0eme Panchen Lama en 1964, Le Panchen Lama
a été mis en résidence surveillée à Pékin ou il sera humilié et
torturé de 1968 à 1977. Le pouvoir chinois craignant son influence sur
les tibétain, il est en effet le deuxième plus haut chef spirituel du
bouddhisme tibétain Guélougpa (école dite des bonnets jaunes a
laquelle appartiennent tous les Dalaï-lama). Il se situe juste après
le Dalaï-lama dans ce système hiérarchique.
1966 à 1976 est la période de la révolution culturelle en Chine, et le
Tibet est également touché : manuscrits anciens brûlés, statues
détruites. A Pékin, 600 tonnes d'objets artisanaux tibétains en métaux
précieux sont fondues.
Massacres, tortures et assassinats, bombardements des monastères,
extermination des camps de nomades, morts en prison, camps de
concentrations et de travail (70% des prisonniers y meurent) sont le
quotidien au Tibet. Les femmes sont les plus maltraitées car il faut
ajouter à ce qui précède les viols et les stérilisations forcées qui
leur enlève le seul droit qui le reste : celui de la procréation.
Les réunions et les manifestations sont interdites, tout comme
posséder une photo du Dalaï Lama ou un drapeau tibétain. Tout ceci est
puni d'emprisonnement dit " politique " et de " rééducation
Le 10eme Panchen Lama a été autorisé en 1982 à retourner au Tibet. Le
28 janvier 1989, dans son monastère de Tashilhunpo, à Shigatse au
Tibet, le 10e panchen-lama, Choekyi Gyaltsen, meurt d'une crise
cardiaque, à l’âge de 50 ans. Les Tibétains disent qu'il a été
empoisonné quelques jours après son discours historique critiquant la
politique chinoise et affirmant sa loyauté envers le dalaï-lama. Le
panchen-lama avait notamment déclaré que le progrès apporté au Tibet
par la Chine ne saurait compenser la somme de destructions et de
souffrance infligée au peuple tibétain.
La même année, 1989, le Prix Nobel de la Paix est décerné à sa S.S. le
XIV" Dalaï Lama, pour la résistance non violente au gouvernement
chinois installé au Tibet.
Il est le symbole vivant de la lute pour l’indépendance du Tibet
S.S. le XIV" Dalaï Lama Tenzin Gyatso
Quand on s’intéresse au Tibet, on ne peut ignorer :
• le génocide de 1,2 million de tibétains, un tibétain sur cinq (selon
la commission internationale des juristes en 1960 … les chiffres les
plus sûrs étant 175000 morts en prison, 156000 sommairement exécutés,
92000 morts sous la torture, 10000 par suicide, 413000 de famine lors
des « réformes agraires » des années 60, …), malgré les résolutions de
l’ONU de 1959, 1961 et 1965 sur les inquiétudes de l’ONU quand aux
violations des droits de l’Homme au Tibet,
• la purification ethnique, la suppression progressive de la langue
tibétaine, la destruction de 6259 monastères, dont d’immenses trésors
du patrimoine mondial, la mise à sac du pays au niveau de ses forêts
de conifères (85 %), de ses richesses minières, faunistiques, sans
aucun souci de considération écologique,
La propagande chinoise a largement diffusé ses contrevérités,
Le sous-entendu de l’appartenance du Tibet à la Chine,
tout comme l’affirme, M. Legqog, Président de la Région autonome du
Tibet, prétendant que "Le Tibet fait partie intégrante de la Chine
depuis l’antiquité" (article "Evolution et changement au Tibet" paru
dans "La Chine en marche"), oubliant que le Tibet a été un état
indépendant et souverain avant 1950 (date de son invasion, sa «
libération », selon la terminologie chinoise, par la Chine).
A ce genre d’affirmations, il faut répondre, car il y a eu, à de
nombreuses périodes de son histoire, où le Tibet a été de fait
indépendant,
Avant l'invasion le Tibet avait :
• Un gouvernement central indépendant,
• Une monnaie nationale, le Sang
• Une armée nationale (faite de 6000 hommes avant 1950).
Se battre pour l’autonomie ou l’indépendance du peuple tibétain, c’est
se battre :
• pour la diversité culturelle (source d’enrichissement pour
l’humanité),
• pour sa langue et ses 200 dialectes,
• ses nombreuses cultures et ethnies,
• sa riche littérature,
• sa haute philosophie morale dans ce qu’elle a de plus élevée au
niveau du bouddhiste tantrique tibétain,
C’est avant tout refuser :
• l’ethnocide, la purification ethnique pratiquée depuis 50
ans,
• Lla destruction de l'équilibre écologique du Tibet
• C’est se battre contre la loi du plus fort et le fait accompli,
Si cette culture disparaît il est fort probable que nous le
regretterons un jour.
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