« Méditation de la tranquillité »
« Le principe de base de la méditation shamatha
est "ni trop tendu, ni trop relâché." Ceci est vrai pour tous les
aspects de la pratique : trouver l'environnement adéquat, préparer
son corps et son esprit à la méditation, maintenir sa posture,
remarquer les pensées et les émotions ainsi que ramener son esprit
sur sa respiration. Les instructions sont très claires et on
devrait les suivre le plus précisément possible. La douceur est
aussi de la partie, sinon la méditation devient un moyen de se
mesurer à un idéal inatteignable. Il est important de ne pas
s'attendre à la perfection ou de rester accroché aux plus petits
points de détail de l'instruction. La pratique demande un effort
régulier qui peut aussi être joyeux. »
Sakyong Mipham Rinpoché
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Une fois assis sur votre coussin, commencez à respirer lentement et
profondément. Détendez votre corps. Respirez jusque dans le ventre.
Relâchez vos muscles et prenez conscience de votre corps, ici et
maintenant.
Une bonne respiration est très importante pendant la méditation.
Inspirez calmement
pendant 4 à 5 secondes pour bien remplir vos poumons avant d’expirez
doucement pendant 4 à 5 secondes jusqu’a vider complètement vos
poumons. Si possible, marquez aussi une petite pause avant de prendre
l’inspiration suivante. Mais si cela vous est difficile, ne le faites
pas, contentez vous de respirer doucement et profondément. Ne faites
jamais rien qui puisse perturber votre système respiratoire.
Le principe de la
cohérence cardiaque, très à la mode depuis un certain
temps, correspond exactement à la respiration recommandé pour la
méditation pratiquée depuis plus de 3000 ans.
Pendant que vous respirez profondément, il est probable que des
pensées vous envahissent et vous distraient : laissez-les passer. Si
vous avez préparé un bougie, vous pouvez contemplez la flamme et
Imaginez que cette flamme est comme un aspirateur qui enlève toutes
les formes-pensées négative de votre esprit et les brûle ou les
propulse dans le néant.
Vous ressentirez les bienfaits de la méditation dès les premiers
jours. En devenant plus intime avec votre esprit, vous gagnerez en
énergie, augmenterez votre confiance et aurez une vision plus
lumineuse de votre vie.
« Habituellement, notre esprit turbulent saute
d'une pensée à l'autre. On se rejoue le passé; on rêve sur le
futur. Dans la méditation, on place notre esprit sur un objet et
on le maintient là. Dans la méditation shamatha, l'objet est le
simple acte de respirer. La respiration représente le fait d'être
en vie et l'immédiateté du moment. »
« L'utilisation de la respiration comme objet de méditation est
particulièrement bonne pour calmer un esprit affairé. Le flux
régulier de la respiration apaise l'esprit et apporte la stabilité
et la détente. Il s'agit d'une respiration normale, rien n'est
exagéré. Une technique très simple consiste à compter les cycles
d'inspiration et d'expiration de un à vingt-et-un. Nous inspirons,
puis nous expirons : un. Inspiration et expiration : deux. Placez
votre esprit sur la respiration et comptez chaque cycle. Vous
pouvez laisser tomber le comptage lorsque votre esprit est stable.
»
« Quand vous vous concentrez sur la respiration, vous pouvez
remarquer que des pensées et des émotions variées surgissent.
Lorsque cela arrive, prenez acte que vous pensez et replacez votre
concentration sur la respiration. En vous concentrant, vous vous
ramenez à l'attention. Vous vous recentrez dans votre esprit et
vous placez cet esprit sur la respiration. Lentement vous vous
stabilisez. Petit à petit, vous ralentissez l'esprit. Au début,
lorsque vous faites cela, vous pouvez ressentir le mouvement des
pensées comme une cascade grondante. Puis au fur et à mesure que
vous appliquez la technique qui consiste à reconnaître les pensées
et à replacer votre concentration sur la respiration, le torrent
se ralentit, devient une rivière, ensuite un cours d'eau sinueux,
qui finalement coule dans un océan profond et calme. »
« Pour que le mouvement de l'esprit se ralentisse ainsi, cela
demande une longue pratique régulière. Une bonne pratique consiste
à méditer dix minutes par jour, année après année. Avec les hauts
et les bas, doucement nous nous familiarisons avec la stabilité
naturelle, la force et la clarté de l'esprit. Il devient naturel
d'y revenir. Nous lâchons prise de nos idées conceptuelles sur la
méditation. Nous pouvons nous détendre et l'apprécier. Nous
commençons à laisser cet état naturel de bonté fondamentale se
diffuser dans notre vie entière. »
Sakyong Mipham Rinpoch
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Faire Zazen
Cette façon de méditer est
vraiment très proche du Zazen c'est pourquoi je complète cette page
avec quelques conseils sonnés par le Maître Zen Taisen Deshimaru
La respiration consciente
La
pratique de la méditation se base sur un entraînement particulier de la
respiration. Il s’agit de porter l’attention sur une expiration
profonde qui pénètre jusque dans l’abdomen sous le nombril, vers cette
zone que les Japonais appellent le « hara », et qui est non seulement
le centre de gravité de l’être humain, mais aussi le siège du « ki »,
de l’énergie qui nous anime. Cette façon de respirer (inusitée en
Occident, où nous respirons mal, de façon superficielle et du haut des
poumons) se révèle être un puissant moyen de rééquilibrage
psychosomatique. « La respiration consciente est comme un vent qui
chasse nos nuages intérieurs », expliquait Deshimaru.
L'attitude de l'esprit
Assis
en zazen, on laisse les images, les pensées, les formations mentales
surgissant de l'inconscient passer comme nuages dans le ciel - sans s'y
opposer, sans s'y accrocher. Comme les reflets dans un miroir, les
émanations du subconscient passent, repassent et s'évanouissent. Et
l'on arrive à l'inconscient profond, sans pensée, au-delà de toute
pensée (hishiryo), vraie pureté. Cette attitude d'esprit
découle naturellement d'une profonde concentration sur la posture et la
respiration, permettant le contrôle de l'activité mentale.
Taisen Deshimaru |
Cette forme de méditation est la base de toutes les autres formes de
méditations, elle forge la capacité d’attention et de concentration sur
l’instant présent. Petit à petit cette pratique devient de plus en plus
facile et la capacité d’attention et de concentration de plus en plus
forte pour finalement se prolonger ben au-delà des quelques minutes de
la pratique de méditation et déborder sur toutes les actions de la vie
de tous les jours, même dans les actions les plus simples. C’est
l’apparition de la concentration juste !
Parce que la méditation ne se limite pas au temps passé dans la
position du lotus, elle fait partie intégrante de la vie de tous les
jours ! Lorsque votre esprit est parfaitement concentré sur un travail
passionnant, un livre de grande qualité, une œuvre musicale
remarquable, il fait alors abstraction des tracas du passé et de
l’angoisse d’un futur incertain, de tous les bruits parasites et de
toutes les gesticulations autour de vous, votre esprit n’est conscient
que du moment présent !
Cela aussi est une forme de méditation.
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