Le moine mendiant

 


Il trouva d'autres moines errants qui cherchaient comme lui la Vérité sur l'existence, vivant en mendiant leur nourriture et dormant dans la forêt. Il s'instruit auprès de gourous (maîtres spirituels) et médita avec les ascètes (méditants qui suivent une discipline très dure pour développer leurs facultés spirituelles).

À cette époque, la tradition religieuse Hindouiste explique que les hommes se réincarnent après leur mort. Suivant les mérites et les bonnes actions d'une personne, elle renaîtra dans des conditions favorables d'être humain ou chez les divinités, au contraire si elle commet des injustices et le mal, elle renaîtra dans de mauvaises conditions d'humain ou d'animal ou alors en enfer chez les démons.

Suivant son Karma (ensemble des causes dans une vie qui donneront des conséquences dans la prochaine vie) une personne renaîtra dans des circonstances heureuses ou malheureuses. Mais les êtres qui suivent une voie vertueuse en cherchant la sagesse et en réalisant l'Illumination pourront se libérer du cycle sans fin des réincarnations et demeurer immortel avec Dieu.

 

moine mendiant

 
Siddhârta, résolu d'atteindre la Libération, décida de rester avec les ascètes pour faire tous les efforts utiles à sa quête. Dans la forêt avec 5 compagnons, ils mangeaient ce qu'ils trouvaient dans la nature. S'entraînant à contrôler les limites de leurs corps et de leurs esprits par toutes sortes de disciplines difficiles et pénibles comme des jeunes prolongés, la privation de sommeil... espérant acquérir des facultés surhumaines pour découvrir la Vérité absolue.

Un jour, alors qu'il méditait, il entendit la conversation d'un musicien et de son élève qui passaient par là, une phrase l'intrigua : "Si la corde est trop tendue alors elle casse, si elle est trop détendue alors elle ne sonne pas." Il réfléchit et comprit que cela pouvait s'appliquer pour son cas, mais aussi pour toutes les choses, qu'il fallait pour avoir un bon résultat, ne pas faire d'excès d'un coté comme de l'autre. Il se dit : "Cela fait 7 années que je pratique une voie austère, je n'ai réussi qu'à m'affaiblir et devenir très maigre. J'ai peiné longtemps sans atteindre mon but, pour y parvenir il me faudrait des forces en suivant une voie entre les excès." Siddhârta, très faible, se leva et alla au bord de la rivière pour boire et se laver. Il pensait ainsi en voyant son corps : "Je mange trop rarement, juste assez pour survivre, que gagnerais-je si je meurs ? À quoi servent ces exercices pénibles pour contrôler son corps, si c'est pour être dans cet état proche de la mort ? Je devrais suivre une voie au milieu, et utiliser mes forces pour ma quête."

Une bergère passa avec son troupeau, il lui demanda de la nourriture et reçu du riz cuit au lait qu'il mangea. Les cinq compagnons de l'ascète voyant cela, le déconsidérèrent et le quittèrent, pensant qu'il avait abandonné sa quête et renoncé à la vie religieuse difficile des ascètes. Alors, incompris de ses pairs, ce fut de nouveau pour Siddhârta, la solitude complète dans la forêt. Devenu moine errant, il mendiait sa nourriture et méditait sur la libération de la souffrance en suivant la voie du milieu, ferme et résolu à atteindre l'Éveil.